ABITO DEI RAPPRESENTANTI DEL POPOLO FRANCESE

6.500,00

Membri dei due Consigli del Direttorio Esecutivo, dei Ministri dei Tribunali, dei Messageri di Stato Uscieri, ed altri Funzionari pubblici.

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Descrizione

Nice, Presso la Calcografia Nazionale, e Presso i principali Merc(a)ti di Stampe d’Italia, 1796.  Exemplaire fourré avec la rarissime planche séparée réalisée par le même éditeur.

Plein veau bleu nuit, dos aux fleurons et titre dorés, étui cartonné marbré, cm. 22 x 16, pp [1] + frontispice avec une grande vignette aquarellée à la main très belle + 19 planches aquarellées à la main + [1] + la rarissime grande planche (cm. 44 x 35) montrant les 19 costumes et une grande vignette centrale représentant la “Sala del Consiglio dei Cinquecento” (la Salle du Conseil des Cinq cents).

Très rare première édition de ce livre de costumes en langue italienne de la France post-révolutionnaire, publié à Nice en 1796, l’année même où les armées sous le commandement de Napoléon envahissaient l’Italie. La page de titre gravée à la main et 19 gravures colorées à la main illustrent les uniformes nouvellement proposés pour les fonctionnaires français opérant sous le Directoire de la Première République française récemment créé.

L’ouvrage est fascinant à la fois en tant que bilan de l’influence du néoclassicisme sur la mode masculine, même aux plus hauts niveaux gouvernementaux, et en tant que document de propagande destiné à ouvrir la voie à l’influence française sur la péninsule italienne et au-delà.

L’ouvrage ne contient aucune information sur la paternité, que ce soit pour ses eaux-fortes ou son texte explicatif, mais l’œuvre est apparemment liée aux 12 planches de Jacques Grasset de Saint-Saveur (1757-1810) “Costumes des représentans du peuple” édités la même année (Paris, chez Deroy, 1796), étant donné que leurs pages de titre et 8 des planches sont de conception similaire. Grasset de Saint-Saveur a affirmé que de nouveaux styles de costumes lui avaient été fournis par “le ministre de l’Intérieur”. Ces costumes sont dans l’esprit de ceux qui ont été esquissés par le célèbre artiste néoclassique Jacques-Louis David (1748-1824) en 1794 pendant le règne jacobin: “Bien que l’idée d’un uniforme civil ait été entièrement abandonnée après la chute des Jacobins, la question des uniformes officiels pour distinguer les personnes en position d’autorité fut à nouveau soulevée par le gouvernement du Directoire peu après l’élaboration de la nouvelle Constitution en août 1795. Celui qui était responsable des dessins des uniformes des fonctionnaires du Directoire, donné par le Ministre de l’Intérieur à Grasset de Saint-Sauveur pour publication dans un volume de gravures en couleur avec des descriptions qui l’accompagnent, doit plus qu’un peu aux propositions de David un an plus tôt pour son inspiration” (Harris, p. 308).

L’ABITO DEI RAPPRESENTANTI DEL POPOLO  FRANCESE comprend des dessins supplémentaires qui ne sont pas présents dans l’œuvre en langue française de Jacques Grasset de Saint-Saveur. Christian-Marc Bosséno suggère que l’œuvre en langue italienne était un projet de PURE propagande se faisant passer pour un livre populaire sur le costume néoclassique (“sous le prétexte de prÉsenter au public éclairé ces costumes d’inspiration antique, mais en fait dans un strict but de propagande”, p. 384). Si tel est le cas, sa rareté aujourd’hui est peut-être en partie attribuable au rejet ultérieur de l’influence française en Italie.

Mis à part l’importance politique, le volume est un témoignage précieux de l’influence de la robe gréco-romaine sur la mode française à la fin du XVIIIe siècle. Alors que les modes néoclassiques pour les femmes ont été rapidement et largement adoptées, avec de nouveaux modes radicaux empruntés à la statuaire antique, les styles néoclassiques pour les hommes se sont avérés plus problématiques. Par exemple, les pantalons longs et les culottes jusqu’aux genoux, chacun avec leurs propres connotations politiques, étaient répandus et enracinés en France dans les années 1790, mais l’utilisation du pantalon dans l’antiquité était toujours associée aux barbares, la toge ou la tunique étant considérée comme appropriée parmi Romains et Grecs.

En Italie un seul exemplaire fourré de la planche est signlé dans la Raccolta Bertarelli à Milan.

K. le Bourhis, et al., Éds., The Age of Napoleon: Costume from Revolution to Empire, 1789-1815; J. Harris, «Le bonnet rouge de la liberté: une étude de la robe portée par les partisans de la révolution française 1789-1794», Études du dix-huitième siècle, vol. 14, non. 3 (1981), pages 283-312; CM. Bosséno, «La guerre des estampes: Circulation des images et des thèmes iconographiques dans l’Italie des années 1789-1799», Mélanges de l’école française de Rome, vol. 102, n ° 2 (1990), pages 367-400; Jacques Grasset de Saint-Saveur, robes des représentants du peuple, des membres des deux conseils et du Directoire exécutif… Londres, E. Harding, 1797. 

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